mercredi 19 décembre 2018

Lune rousse

J'ai lu Lune Rousse de Paul Beorn et Silène Edgar



4ème de couverture :


L’une vit le jour, l’autre vit la nuit...
1846. Un soir d’automne, le ciel est rouge au-dessus du village de Thiercelieux.
Lapsa et Lune ont grandi ensemble mais cette nuit-là, l’appel de la lune rousse va les séparer. Lapsa découvre qu’on lui a menti sur la mort de ses parents et se jure de découvrir la vérité. Lune se lance à la poursuite d'un loup noir, jusqu’à un coffre caché sous un rocher.
À l’intérieur : des masques de loups, un poème oublié qui parle de vengeance... Un masque sur son visage, la jeune fille se sent soudain investie d’une force animale. Elle fait le serment de lutter contre les injustices qui frappent le village.
Mais la malédiction des loups, surgie du passé, ne risque-t-elle pas de bouleverser Thiercelieux et de les dépasser toutes les deux ?

Mon avis :


Qu'il ne soit pas dit que j'ai terminé l'année sans passer par Thiercelieux ! Après avoir adoré 14-14, je n'allais pas manquer ce nouvel opus du duo d'auteur Paul Beorn et Silène Edgar. Surtout vu l'univers qui était présenté (les loups-garous de Thiercelieux ! Si vous n'y avez jamais joué, ou que vous manquez de joueurs autour de vous, testez donc la version en ligne, elle vous fera découvrir ce monde magique).
Le livre oscille ici entre les voix de Lapsa et Lune, deux adolescentes de 14 ans dans un village médiéval. L'une n'a jamais connu ses parents, ceux de l'autre veulent la marier au frère du baron pour éponger leurs dettes. Bref, toutes les deux ont toutes les raisons de se révolter. Et, oh comme ça tombe bien, tous les 15 ans, le village permet à un trio de jeunes gens de trouver des masques de loups et de devenir les vengeurs masqués des lieux.
Ces masques décuplent la force de ceux qui les portent. Mais ce qui devait être fait pour le bien du village peut aussi se transformer en cauchemar quand de nouvelles forces entrent en jeu...
Ce livre se lit à la fois comme un roman fantastique et comme un roman policier. Ce qui n'est pas toujours évident à mettre en place et qui est très bien réussi. Il y a des suspects, des rebondissements... Il y a aussi des adolescents en pleine construction qui pourraient facilement se tourner vers le mal plutôt que vers le bien. Et tous ces aspects sont aussi prenants les uns que les autres, aussi équilibrés aussi.
Le ton choisi reste volontairement simple, ce qui rend le livre accessible même à des lecteurs non-chevronnés, qui se laisseront très vite happer par cet univers. Pris dans les griffes des auteurs, ils ne quitteront pas le livre avant d'avoir tourné la dernière page, tant ils auront envie de connaître le fin mot de l'histoire (ou plutôt des histoires, les mystères se chevauchant).
J'ai beaucoup aimé retrouver les différents personnages clés du jeu de société (chapeau bas aux auteurs pour les avoir intégrés sans en faire des caricatures), tout comme les passages intercalés d'œuvres antérieures de la littérature (l'hommage à François Vilon est excellent). Par moments, j'ai même pensé aux Outrepasseurs de Cindy van Wilder (univers médiéval, loups et renards... impossible de faire autrement).
J'ai tout autant apprécié le suspense habilement mené, et ces deux jeunes filles tendres et fortes à la fois. Et j'ai passé un bon moment en leur compagnie, en me disant qu'il faudrait plus de personnes comme elles.

(et je viens de voir que les sites marchands l'annoncent comme un tome 1... ce qui veut dire qu'il y aura peut-être une suite ? Chic alors)

Comment sortir avec un super héros quand on est un super vilain ?

J'ai lu Comment sortir avec un super héros quand on est un super vilain ? de Alex Gabriel



4ème de couverture

Appartenir à la famille d’un super méchant n’est pas très important aux yeux de Pat West. Peu importe que sa mère essaie occasionnellement de prendre le contrôle du monde. Tout ce que Pat veut, c’est terminer l’université et devenir urbaniste. Qu’il se transforme en un serviteur du mal de temps en temps à la nuit tombée ? Simple tradition familiale.
Jusqu’à ce que Pat couche accidentellement avec le super héros Silver Paladin, également connu sous l’identité du billionnaire solitaire Nick Andersen. C’est un simple malentendu. Pat n’avait jamais eu l’intention de se faire passer pour un prostitué, honnêtement. Mais rapidement, Pat est dedans jusqu’au cou, et est en train de tomber amoureux du pire mec possible.
Lorsque sa mère revient pour mettre le monde à genoux, Silver Paladin fonce pour l’arrêter... et tous les secrets de Pat menacent de lui exploser au visage. Comment pourrait-il concilier le fait d’être un serviteur du mal avec celui de désirer un super héros ?


Mon avis


Dès que j'ai vu le titre de ce roman, je me suis dit qu'il fallait que je le lise (non, je ne suis pas une amatrice des x-men et de Marvel, voyons, qui vous a dit ça ?).
Et j'avoue que j'ai bien aimé le personnage de Pat. Il est maladroit, il n'a pas de filtre quand il parle, il est spontané, il fonce dans les pires embrouilles sans s'arrêter... Même ses relations familiales sont attachantes : ses grandes sœurs le taquinent mais n'hésitent pas à tout lâcher pour venir le consoler dès qu'il a une peine de cœur.
Parlons-en de sa famille, d'ailleurs : sa mère est une super-vilaine, à moitié serpent, et est bien décidée à conquérir le monde. Rien de plus normal, quoi. Du moins pour Pat. Bon, Pat, lui, il veut être urbaniste et il bosse la nuit pour un super-héros un peu coincé et trop honnête pour être honnête (si, si, dans son cas, ça se dit).
Les personnages avec leurs manies et leurs failles sont le principal intérêt de ce livre. De même que la relation amoureuse de Pat, bien sûr (ça, c'est de la romance tordue et compliquée !).
Il y a de l'action, des combats, beaucoup beaucoup d'humour (grâce à Pat et à sa nonchalance délirante).
Mais...
Oui, il y a un "mais". Mais le style est parfois un peu brouillon. J'ai parfois eu l'impression de lire un premier jet qui n'aurait pas été suffisamment retravaillé, avec des lacunes entre les scènes qui obligent à faire le travail moi-même. Il y a comme un débordement d'énergie dans les pages, qui correspond certes au ton du personnage mais qui m'a conduit parfois à prendre un peu de recul avec les situations présentées. Un peu comme si j'avais accueilli chez moi un jeune chien tout fou qui saute partout mais que l'on a quand même envie de caresser dès qu'il vient à notre portée.
Le livre est suffisamment plaisant pour passer au-dessus de cela, plein de bonne humeur notamment. Et j'ai passé un bon moment en le lisant. Mais il manquait un peu de tenue pour être vraiment, vraiment bon.

Le Sablier des cendres

J'ai lu Le Sablier des cendres de Jeanne Sélène



4ème de couverture :


Greg Forbs, quadragénaire, est le principal actionnaire du géant pharmaceutique de Gallica. Alors pourquoi se réveille-t-il nu dans un œuf, au beau milieu d’une décharge ? Qui sont les inconnus à ses trousses ? Saura-t-il survivre dans ce nouveau monde sans pitié ?


Mon avis :


Je connaissais surtout Jeanne Sélène pour ses contes pour enfants (que je vous invite fortement à découvrir) ou son roman feel good. Je savais que Le Sablier des cendres présentait un univers nettement plus sombre. Mais j'ignorais à quel point.

Dès les premières pages, on découvre Greg Forbes, qui se réveille dans un univers totalement incompréhensible. Il y est question de gens qui apparaissent nus dans des œufs, d'une pluie qui est la seule source de liquide, d'endormissements spontanés dès que la nuit surgit... Bref, on est bien dans du fantastique et il y a de nombreux mystères autour du monde dans lequel Greg s'est réveillé.

Est-ce que cela va l'amener à changer ? Parce qu'autant le dire directement : Greg est absolument odieux. Si vous cherchez un anti-héros que vous pourrez détester, allez-y, défoulez-vous sur lui. Je ne peux pas vous dire s'il évolue ou non dans l'histoire sans vous la spoiler. Par contre, attendez-vous au minimum à ce que votre propre regard sur lui se transforme. Jeanne Sélène nous prouve ici qu'il n'y a jamais de méchant absolu, sans que l'on puisse trouver une raison à leur affreuseté (oui, ce mot n'existe pas, et je m'en moque).

C'est donc un véritable tour de force sur la construction des personnages qu'elle nous présente ici. Sans compter un scénario avec un univers prenant, angoissant, et toutes les questions qu'il soulève. Vous aurez de l'action, du suspense, du mystère... C'est bien ça, non, les ingrédients d'un bon livre ?

Alors, oui, c'est vrai, il y a eu des moments où les pages étaient trop sombres pour moi et où j'avais envie de me cacher dans un coin pour ne plus les lire. Ce n'est pas un livre tout doux, plein de gentillesse et de bons sentiments. Mais c'est un livre qui fait réfléchir... à condition de le lire jusqu'au bout.

mardi 4 décembre 2018

Malala - L'histoire de mon engagement pour le droit des filles

J'ai lu Malala - L'histoire de mon engagement pour le droit des filles



4ème de couverture


Avant de devenir célèbre, Malala était une jeune fille comme les autres qui a simplement osé défendre une cause qui lui tenait à cœur. Dans sa région du Pakistan autrefois si paisible, alors qu’on leur interdit désormais d’aller à l’école, Malala a risqué sa vie pour le droit de toutes les filles à recevoir une éducation.
Cette version abrégée de son autobiographie, qui inclut des illustrations, un glossaire, ainsi qu’une chronologie de la vie de Malala, raconte l’histoire remarquable d’une jeune fille qui a refusé de se taire. Malala s’exprime face à la haine pour offrir son message de persévérance et d’espoir.

Mon avis


En ces temps troublés, ça fait du bien de revenir un peu aux fondamentaux, aux choses qui ont de l'importance. Comme le combat de celle qui n'était encore qu'une toute petite fille pour que d'autres petites filles comme elle puissent accéder à une des choses les plus précieuses au monde : l'éducation.

On connait tous, ou presque, au moins le nom de Malala. Elle a été récompensée par l'ONU, après tout, ce n'est pas rien.

La grande force de ce livre, c'est qu'il est totalement accessible aux jeunes lecteurs. Son ton est tourné vers eux, Malala y raconte son parcours, avec des choses aussi légères que ses disputes avec ses frères ou ses relations avec ses copines de classe. Mais sans négliger non plus toute la difficulté de sa vie dans un pays musulman en train de se radicaliser, de sa place de fille et de femme dans ce contexte, de la guerre intérieure qui détruit un pays, de la peur quotidienne qui y est liée. Bref, elle parle de sa vie, quand elle était enfant, pour les enfants. Et son texte permet de se rendre totalement compte de ce que représente la vie dans ces conditions.
C'est un livre à lire en famille, parce qu'il est tout aussi intéressant pour les adultes, et qu'il permet de dialoguer autour de son contenu.
C'est un livre qui rappellera aussi aux enfants à quel point l'école peut être importante (et ça, on ne leur répète peut-être pas assez. Dans le sens où c'est une chance de pouvoir y aller, une chance que tout le monde n'a pas, même encore de nos jours).
C'est vraiment un livre à lire et à offrir, parce qu'il porte un message de paix qui ne sera jamais de trop, sans pour autant être donneur de leçon. Il est un témoignage, celui d'une petite fille, ce qui le rend encore plus fort et important !

mercredi 21 novembre 2018

Noosphère

J'ai lu Noosphère de Audrey Pleynet



4ème de couverture


Et s’il suffisait de formuler une question dans son esprit pour en connaître immédiatement la réponse ? Acquise par l’humanité du jour au lendemain cette nouvelle faculté, qu’on appelle rapidement Noosphère, bouleverse les sociétés : essor technologique époustouflant, fin des élites intellectuelles, renversement des valeurs… Au sein du laboratoire du gouvernement français, Inès Amnel tente de percer le mystère de la Noosphère. Mais le phénomène est absolu. A moins qu'un homme, une anomalie, ne vienne tout changer... Jusqu'où ira alors Inès pour protéger la connaissance ?

Mon avis :


J'avais beaucoup entendu parler de ce roman que j'avais hâte de découvrir. La science-fiction permet parfaitement d'imaginer ce monde où la connaissance serait accessible à tout le monde, comme si nos cerveaux étaient branchés en direct sur Wikipedia.
Mais là où l'autrice a fait fort, c'est dans les dérives qu'elle a imaginées autour de ce phénomène. Il y a de l'aventure, certes, qui fait qu'il est impossible de s'ennuyer à la lecture. Mais aussi des réflexions sociologiques, sur ce qui fait notre valeur en tant qu'être humain, sur la manière dont l'on réagit à ce qui nous entoure, sur les liens que l'on a avec les autres. Et j'avoue que ce sont toutes ces petites réflexions, qui parsèment l'ouvrage, juste assez légères pour ne pas l'alourdir, que j'ai préférées.
La narration est particulière, puisque l'autrice parvient à passer d'un personnage à un autre, d'une année à l'autre, sans nous perdre : un véritable tour de force !
Et ses personnages sont terriblement humains : foin de super héros ou d'êtres manichéens, ils ont leurs forces mais aussi leurs faiblesses, leurs hésitations qui les rendent encore plus proches de nous.
Bref, comme souvent, la science-fiction est ici un prétexte à beaucoup d'action, mais aussi à un éclairage sur notre société et ses dérives (possibles comme actuelles). Un livre à lire autant pour se divertir que pour réfléchir !

mercredi 14 novembre 2018

Georges, le monde et moi

J'ai lu (en deux jours) Georges, le monde et moi de Illana Cantin



4ème de couverture


Avant, je me serais décrit comme le mec de base : des notes dans la moyenne, une famille aimante, un petit groupe d’amis.
Avant, j’étais l’archétype du geek qui termine avec la jolie fille à la fin d’un film.
Bref, j’avais une vie banale.
Et puis Georges a débarqué, avec son franc-parler et ses blagues pourries, et tout a changé. Mon monde s’est désaxé.
Clairement, je n’allais pas finir avec la jolie fille.

Mon avis :


Voilà un roman que j'ai commencé en me disant "mmouais, encore une histoire d'adolescent mal dans sa peau, qui va grandir un peu.". Ce n'est pas une critique, hein, ce genre de livres est distrayant et font passer de bons moments sans prendre la tête.
Autant dire que je ne m'attendais pas du tout à craquer sur ce titre et, après quelques chapitres seulement, à ne plus avoir envie de m'arrêter de lire. Sérieusement. C'était le soir, j'étais fatiguée, et je ne cessais de me dire "oh, allez, encore un chapitre". Puis encore un.
Et pourtant, il n'y a même pas d'action ni de suspense insoutenable dans cette histoire (bon, un peu quand même). Cette histoire, c'est celle de Priam. Qui rencontre totalement par hasard Georges. Georges est... juste Georges (what else ? Hum, excusez-moi, je reprends). Georges est ouvert, spontané, chaleureux, drôle. Priam est timide, introverti, analyse tout et tout le monde, y compris lui-même en permanence. Alors quand Georges lui propose son amitié, Priam ne comprend pas. Il sait juste qu'il se sent drôlement bien en sa compagnie. Et oui, Georges est homosexuel, mais ce n'est pas un problème, ils sont amis et tout va bien. Jusqu'à ce que...
Quelques pages avant ce "jusqu'à ce que..." j'étais déjà accro. J'attendais que ce moment se passe, en me demandant comment Priam allait réagir. Et je n'ai pas été déçue.
J'ai bien aimé ce roman parce qu'il est réaliste sur l'évolution des personnages. Que ceux-ci sont attachants. Que pour une fois ils vivent en France (en Vendée, pas loin de chez moi !). Et parce qu'il y avait plein de douceur dans leur histoire.
Bref, un livre tout doux, que j'ai eu du mal à quitter (même si la dernière partie est peut-être un peu moins accrocheuse).

Et pour la petite histoire, il a d'abord été écrit sur Wattpad et vous pourrez même y lire encore les premiers chapitres si vous voulez.

vendredi 9 novembre 2018

The Hate you give

Ca faisait un moment que je voulais lire The Hate You Give de Angie Thomas et je ne regrette pas du tout ma lecture !




4ème de couverture :


Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête. 

Mon avis :


Autant le dire tout de suite : ce livre est une vraie claque !
Il nous plonge dans la vie d'un quartier noir d'une banlieue américaine. Vous savez, le genre de ghettos où vous n'avez pas trop envie de vous hasarder le soir. Là où vous n'avez pas trop envie non plus que vos enfants aillent traîner. Là où vous ne voudriez surtout pas élever vos enfants.
Sauf que des gens vivent là. Des familles. Qui réagissent avec la force de l'habitude quand des coups de feu sont tirés dans la nuit. Qui apprennent à leurs enfants à ne jamais, jamais, faire de mouvements trop brusques quand ils sont interrogés par un policier. Qui utilisent des toboggans et des terrains de basket en étant cernés par les guerres de gang.
Mais ce n'est pas un livre misérabiliste, qui vise à nous faire pleurer dans nos chaumières dorées sur la vie de ces pauvres petits. Non, c'est un livre qui raconte l'histoire d'une jeune fille. Son père a fait de la prison pour un gang, sa meilleure amie a été tuée d'une balle perdue sous ses yeux. Mais ses parents se saignent pour qu'elle et ses frères puissent aller dans une école privée, dans l'espoir de les sortir un jour de ce ghetto. Tout en ne voulant pas quitter ce quartier, parce que son père ne veut pas abandonner ses voisins, sa communauté.
Et un jour, cette adolescente, Starr, voit son meilleur ami se faire abattre par un policier qui les contrôlait. Parce que, dans ces quartiers paumés, un ado noir et un peu rebelle a été perçu comme une menace. Même s'il a obtempéré. Même s'il n'était pas armé.
Starr ne comprend pas. Et à travers ses yeux, on comprend, de l'intérieur, combien la situation doit être difficile pour les autres jeunes qui grandissent comme elle.
Elle voit ses amis des beaux quartiers écouter les informations, qui parlent d'un jeune dealer armé, membre d'un gang, et elle n'ose pas leur dire qu'elle était à côté de lui au moment où il a été tué. Et que, non, le policier qui l'a abattu n'est pas le héros de l'histoire.
Starr espère que la justice comprendra ses erreurs. Elle y croit jusqu'au bout, alors que les tensions montent dans son quartier, que les émeutes se succèdent suite à cette nouveau drame...
Autant vous dire que ce livre n'est pas un mignon petit bouquin. Il est trash, le langage des jeunes est réel, leur révolte aussi.
Pour tout dire, ce livre m'a même fait comprendre pourquoi, parfois, les émeutes semblent la seule réponse possible à ce qu'il se passe (et pourtant, j'ai toujours détesté les manifestations !).
Je pensais avoir l'esprit informé sur le sujet, et ce livre m'a fait ouvrir les yeux encore plus grands.
Il est à lire, à faire lire, à donner aux jeunes, mais aussi aux adultes. Mince, tous les flics et tous les politiques du monde devraient l'avoir en lecture obligatoire !

Je comprends pourquoi cet ouvrage a eu autant de succès. Il fait réfléchir, vraiment. Il frappe là où ça fait mal, aussi (comme sur ces remarques racistes que certains peuvent prononcer en affirmant que c'est de l'humour quand elles ne servent juste qu'à blesser en face).
Le film tiré du livre a d'ailleurs l'air aussi fort que ce dernier

mardi 6 novembre 2018

Toi, moi, Paris et tout le reste

J'ai terminé Toi, moi, Paris et tout le reste de Adeline Ferrigno.

4ème de couverture :


Quand elle apprend le divorce de ses parents, Amanda a l’impression que son monde s’effondre. Julian, lui, part à la dérive depuis le décès de son père. Lorsqu’ils se rencontrent à une soirée étudiante, l’attirance est immédiate. Mais la réputation de tombeur de Julian le précède et Amanda déchante bien vite.
Des mots en l’air, un jugement trop hâtif et c’est l’explosion  : les insultes fusent. Décidées à ne jamais se revoir, les deux fortes têtes ne sont pas au bout de leurs surprises. Ils vont rapidement découvrir que leurs parents sont collègues. Et qui est la première à accepter d’héberger le jeune divorcé avec ses enfants  ? C’est la mère de Julian  !
Entre disputes et sentiments naissants, commence alors une cohabitation houleuse, où tous les coups sont permis…

Mon avis :


J'ai d'abord été attiré par le titre de ce livre, et le décor qu'il laissait deviner.
La trame reste sans surprise : mettez deux adolescents qui se rencontrent et se détestent spontanément dans un même espace, et comme par hasard il risque d'y avoir de la romance entre eux (et d'autant plus s'ils sont attirés physiquement l'un par l'autre). Donc la question n'était pas de savoir s'ils allaient terminer ensemble ou pas, mais comment ils allaient y arriver.
Et ce n'était pas une question facile à résoudre, vu les caractères emportés des deux protagonistes. Ce roman est un match de boxe entre les deux, chacun jouant à celui qui a le plus le droit d'être énervé des réactions de l'autre. C'est qu'ils ont des réactions un peu épidermiques, nos deux héros. Ce qui ne les empêche pas d'être attachants...
Il y a quelques facilités, quelques raccourcis dans l'histoire. Quelques anecdotes qui m'ont un peu surprise aussi (quoi, les adolescents n'utilisent vraiment plus de CD maintenant ?). Un peu de tension avec un personnage hautement antipathique.
Mais, dans l'ensemble, j'aurais apprécié que l'histoire soit plus creusée, que certains rebondissements ne semblent pas aussi artificiels.
Bref, un roman qui n'est pas désagréable à lire, mais qui ne restera pas dans les mémoires non plus, je le crains.

mercredi 24 octobre 2018

Ce que nous avons perdu

J'ai lu lire Ce que nous avons perdu de Gayle Forman



4ème de couverture


Freya est une «  chanteuse née  ». En tout cas, c’est ce que son père lui a dit.
Maintenant que sa voix l’a lâchée, que lui reste-t-il  ?
 
Harun erre. Sans James. Qui lui a dit de «  dégager de sa vie, connard  ».
Pas moyen de l’oublier. Mais comment se faire pardonner  ?
 
Nathaniel débarque seul à New York. Sans son père.
Finie, leur «  fraternité à deux  ».
 
Un pont, un pas en arrière,  une chute  : trois destins se percutent.
Ensemble, ils vont apprendre à surmonter ce qu’ils ont perdu.

Mon avis


Je connaissais déjà l'écriture toute en sensibilité de l'autrice, et j'étais donc impatiente de la découvrir dans un nouvel univers.
Je n'ai pas été déçue par la rencontre avec ces trois personnages, écorchés vifs pour différentes raisons.
Le livre raconte leurs trois solitudes qui se regroupent, la manière dont, ensemble, on est plus fort (dès lors que l'on croise des gens qui nous comprennent, qui nous rassemblent sans pour autant nous ressembler).
Chaque parcours est touchant, je n'ai pas eu de préférence pour l'un ou l'autre des personnages. J'avais envie de les câliner tous, de leur dire qu'ils méritent d'être aimés, avec leurs différences (et non pas "malgré elles" ou "à cause d'elles").  Parce qu'on est tous différents, au final.
Le livre se déroule sur une seule journée, même s'il est ponctué de flashbacks qui viennent éclairer le récit. On comprend mieux alors ce qui les a menés là où ils sont (le parcours de Nathaniel est assez évident dès le départ, il ne laisse que peu de place à la surprise, mais il n'en est pas moins émouvant).
Pour autant, même si l'écriture dégage beaucoup de tendresse et de sentiments, l'autrice réussit l'exploit d'éviter le pathos assourdissant. Et de laisser passer un message porteur d'espoir qui n'est pas une leçon ni un happy end improbable. Une véritable réussite de ces deux points de vue-là.
Bref, un livre à savourer comme un petit bonbon à la menthe, rafraichissant, doux et un peu piquant à la fois.

Vous pouvez aussi découvrir un extrait du livre sur le site de Lecture Academy.
Et, pour info, Gayle Forman va venir en France pour des dédicaces !!!
Denmark and France: I'm headed your way.

jeudi 18 octobre 2018

Les Soeurs Carmine

J'ai (enfin) lu le premier tome des Soeurs Carmine de Ariel Holzl




4ème de couverture


Merryvère Carmine est une monte-en-l'air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses soeurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les moeurs sont plus que douteuses. On s'y trucide allègrement, surtout à l'heure du thé, et huit familles d'aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.

Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l'un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d'efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues...

« Une fantasy urbaine mordante et décalée, proche de l'univers de Tim Burton. »


Mon avis


Vous connaissez ce sentiment, quand vous lisez un livre et que vous vous dites que vous n'arriverez jamais à écrire quelque chose d'aussi bien ? C'est ce qui m'est arrivé en lisant ce livre de Ariel Holtz.
Parce que l'auteur a véritablement réussi à créer un univers qui lui est propre, et dans lequel je suis rentrée sans aucun souci.
Avant de vous parler du titre, je vais, pour une fois, vous raconter un peu ma rencontre avec celui-ci. Cela faisait un moment que j'en entendais parler (hé, le tome 3 est sorti, donc c'est dire si j'ai du retard !). Mais je n'avais jamais encore eu l'occasion de mettre la main dessus (je n'avais pas vraiment cherché, il faut croire).
Quand j'étais allée aux Imaginales, à Epinal, j'avais voulu en profiter pour l'acheter et le faire dédicacer par l'auteur... mais il y avait tellement de monde devant lui que j'avais renoncé.
Puis j'ai enfin pu transformer l'essai aux Aventuriales, à Ménétrol (et même qu'Ariel Holzl a comparé ma tenue steampunk à celle de son personnage... Bref, revenons à nos moutons).
On a donc là un univers un peu gothique, où la brume est présente en permanence, où les jours et les mois prennent des noms bien sombres, où des êtres surnaturels (vampires, dignes héritières de Médusa et autres...) exercent des professions bien sympathiques comme voleurs et assassins... Mais avec un petit côté décalé qui fait qu'on est plus dans du Tim Burton que dans une ambiance lourde et pesante.
Et, là dedans, on va suivre trois soeurs. Le premier tome se concentre sur Merry. Elle est sympa Merry, je l'aime bien. Elle est devenue voleuse parce que sa famille n'a plus un sou et qu'elle se débrouille bien côté gymnastique. Après tout, chacun sa vocation dans la vie, non ?
Mais surtout, Merry, au fond, c'est une vraie gentille. Qui a pitié des gens, qui déteste faire du mal et qui rage un peu de voir sa grande sœur manipuler les autres. Sa grande sœur, c'est Tristabelle, qui a compris que le mot belle, elle avait intérêt à en tirer profit pour faire quelque chose de sa vie. Et dans la famille Carmine, il ne faut pas oublier non plus la petite sœur, Dolorine, qui se laisse découvrir à travers les pages (hilarantes) de son journal intime.
Bref, j'ai littéralement adoré ce roman. Pas étonnant qu'il ait reçu plein de prix, d'ailleurs. Parce qu'en plus d'un univers bien mené, de personnages bien campés, il y a aussi du mystère, des aventures, des rebondissements, des combats de haute volée... Bref, l'idéal pour passer un bon moment (bon, c'est quand que j'achète la suite, moi ? Pour tout vous dire, aux Aventuriales, une autre autrice a comme moi acheté le tome 1 pour le faire dédicacer, l'a lu dans la journée... et a acheté les deux autres le lendemain. Elle a été plus futée que moi, maintenant il faudra que j'attende (ou pas) de recroiser Ariel Holzl pour lire la suite).

Emile- L'intraitable Zola

J'ai lu Emile, l'intraitable Zola de Bertrand Puard



4ème de couverture


Émile mène une vie bien tranquille à Aix-en-Provence, où il partage son temps entre le collège, les balades avec son camarade Paul Cézanne dans les oliveraies et des rendez-vous secrets avec son amoureuse.
Mais une grande nouvelle vient bouleverser le futur écrivain : son père lui aurait laissé un trésor ! Émile se lance alors dans un immense jeu de piste qui le conduit à Paris, la ville de tous les mystères. À qui peut-il faire confiance ? Qui sont ses ennemis ? D’aventure en aventure, le jeune Zola est au moins sûr d’une chose : il aura plein d’histoires à coucher sur le papier, quand il rentrera chez lui – s’il rentre.


Mon avis :



C'est mon petit côté fangirl, j'aime bien lire des livres qui mettent en scène des auteurs dont j'ai lu les livres. Je ne pouvais donc pas manquer cette version jeunesse d'un Zola qui a encore tout à découvrir.
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé, au fil des pages, reconnaître des personnages ou des lieux qui évoquent plus que fortement le cycle des Rougon-Macquart (Gervaise, Nana, les Maheu... pour n'en citer que quelques-uns). Ces petits clins d'œil ne seront sans doute pas perceptibles pour les jeunes lecteurs auxquels s'adressent le titre et pourtant ils constituent une des saveurs principales de l'ouvrage.
La chasse au trésor menée par le jeune Émile est palpitante, même si elle semble complètement surréaliste (la mère n'a plus d'argent, donc elle part en voyage pour en trouver. Elle n'a ensuite aucune hésitation à laisser son fils partir avec une inconnue dans un autre pays. Puis les gamins traversent toute l'Europe tous seuls...). On se prend au jeu de voir les décors et les rencontres se succéder, mais cette facilité dans les étapes m'a un peu surprise.
J'ai aussi regretté de ne pas trouver, à la fin de l'ouvrage, un petit dossier qui explique justement un peu plus la vie du véritable Zola, ou qui mentionne le fait que les personnages croisés dans l'histoire ont ensuite fait partie de ses romans. Quitte à prendre un auteur comme héros de son livre, il aurait pu être souhaitable de faire un peu, un tout petit peu, de pédagogie autour.
Néanmoins, l'histoire est pleine d'actions et se lit vite, elle comprend une véritable surprise à la fin et elle pourra sans doute plaire à beaucoup de lecteurs avides d'aventures !

vendredi 12 octobre 2018

Gwendy et la boîte à boutons

J'ai lu (avec beaucoup de plaisir) Gwendy et la boîte à boutons de Stephen King et Richard Chizmar



4ème de couverture


Trois chemins permettent de gagner Castle View depuis la ville de Castle Rock : la Route 117, Pleasant Road et les Marches des suicidés. Comme tous les jours de cet été 1974, la jeune Gwendy Peterson a choisi les marches maintenues par des barres de fer solides qui font en zigzag l’ascension du flanc de la falaise. Lorsqu’elle arrive au sommet, un inconnu affublé d’un petit chapeau noir l’interpelle puis lui offre un drôle de cadeau : une boîte munie de deux manettes et sur laquelle sont disposés huit boutons de différentes couleurs.
La vie de Gwendy va changer. Mais le veut-elle vraiment ? Et, surtout, sera-t-elle prête, le moment venu, à en payer le prix ? Tout cadeau n'a-t-il pas sa contrepartie ?

Mon avis :


Quoi, un Stephen King dont je n'avais pas entendu parler ? Ah oui, mais c'est un jeunesse, c'est pour ça, il ne méritait pas qu'on lui fasse de la publicité ni d'être édité en grand format (vous me voyez en train de rager, là ? Parce que c'est le cas).
D'autant que ce roman, tout jeunesse soit-il, est bon. Très bon. C'est du Stephen King quand il fait du format court. Ce qui est généralement bon signe. Il ne l'a pas écrit tout seul mais je ne connais pas son co-auteur, et l'ensemble est suffisamment bien coordonné pour que les différents tons ne soient pas disparates.
Les amateurs du King (oui, c'est comme ça qu'on l'appelle entre nous) auront envie de hurler à cette pauvre Gwendy de ne jamais, JAMAIS, accepter de cadeau trop beau pour être honnête de la part d'un homme qui s'appelle Richard Farris. RF. Comme dans La Tour sombre, Le Fléau, Bazaar (ceux qui savent comprendront).
Donc, dès le début, on sait que ce cadeau est empoisonné. Forcément.
Et on tourne les pages en se demandant à quel moment ça va partir en vrille.
Le livre se lit vite, très vite. Gwendy réagit très très bien face à tout ce qui lui arrive. Les pages se tournent sans que l'on ne s'ennuie un seul moment, et ça c'est plutôt agréable. On est plus dans la nouvelle que dans le roman, soyons clair, et cette dernière ne révolutionnera pas l'histoire du genre. Mais elle réussit à être aussi bien construite dans ce qu'elle dévoile que dans ce qu'elle ne fait qu'effleurer, qui est laissé à notre imagination, et ça, c'est plutôt pas mal !

Au fait, pour la petite histoire, Richard Chizmar est aussi le directeur de la maison d'édition qui a publié cette nouvelle dans sa version originale. De là à parler d'auto-édition, il n'y a qu'un pas....

jeudi 4 octobre 2018

Uneo Park

J'ai lu Uneo Park d'Antoine Dole


4ème de couverture


Ueno park, immense étendue de verdure en plein cœur de Tokyo. On y découvre Ayumi, une hikikomori, qui sort pour la première fois de chez elle après plus de deux ans de réclusion. Haruto, un jeune lycéen qui tente de reconstruire sa vie après l'expérience traumatisante du tsunami de 2011 ; Nozomu, un adolescent SDF qui a dû abandonner le domicile familial. Sora, qui affiche son look extrême et asexué de genderless kei et doit résister aux insultes ; Airi, fan obsessionnelle, qui s’égare dans son fantasme avec son idole. Ces adolescents ne se connaissent pas mais ont en commun de ne pas se conformer, de rejeter les codes traditionnels de la société japonaise et d’affirmer un style de vie, un furieux désir de liberté. A Ueno park, ils vont se trouver réunis pour le Hanami, le spectacle de l’éclosion des cerisiers. Ce moment de renaissance va permettre à chacun d’explorer sa propre solitude.

Mon avis


Il ne faut pas lire ce livre comme un roman, mais plutôt comme une suite de portraits. Tous les personnages se retrouvent au même endroit, mais ce n'est pas cela qui est important. Non, ce qui l'est, c'est ce qui les a amenés en cet endroit.
Et l'auteur déroule ainsi les vies de jeunes Japonais. Leurs parcours ne sont pas drôles, ils ont tous souffert, pour diverses raisons. C'est tout un panorama de jeunes qui vont mal qui est dévoilé au travers des pages. Mais la force de l'auteur réside à ne pas verser dans le misérabilisme ou dans le larmoyant.
Avec une écriture douce, aérienne, qui emprunte beaucoup au style des auteurs asiatiques d'ailleurs, Antoine Dole présente des faits. Chacun des personnages a sa propre voix, et se contente de dire : "voilà où j'en suis, voilà ce qui s'est passé dans ma vie. Je ne me plains pas, c'est comme ça, c'est tout."
On n'est pas dans un ouvrage qui cherche à faire pleurer. Ni qui veut nous rassurer avec un happy end sans raison. Non, aller au parc ne va pas changer la vie de ces personnages, c'est juste une étape dans leur parcours. Et c'est un véritable tour de force de l'avoir construit ainsi.
Au fil des pages et des portraits se dessine l'ambiance de Tokyo, de ses traditions, de ses spécialités culinaires... Le livre nous offre un voyage en quelques pages, dépaysant juste comme il faut.
Il est court, et se lit donc vite. Il vous rappellera peut-être que votre vie n'est pas si déprimante que vous ne le pensiez. Mais il mérite au moins que vous en parcouriez quelques pages, entre deux stations de métro...

Sept larmes au creux de la mer

J'ai pu lire Sept larmes au creux de la mer de CB Lee



4ème de couverture :


La mer cache bien des secrets...
Kevin Luong a le cœur brisé le jour où, marchant au bord de l'océan, il se souvient de l'ancienne légende que sa mère lui avait racontée. Il laisse alors tomber sept larmes dans l'eau tout en formulant son souhait : "Je veux être heureux et amoureux... Juste un été..."
C'est ainsi qu'il se retrouve à sauver un mystérieux garçon du Pacifique, un garçon qui plus tard apparaît sur le pas de sa porte en lui déclamant son amour. Ce qu'il ne sait pas, c'est que Morgan est un selkie et qu'il est là pour exaucer son souhait.
À mesure qu'ils se rapprochent, Morgan est tiraillé entre les dangers du monde humain et son héritage au sein de la communauté selkie vers laquelle il doit revenir à la fin de l'été...

Mon avis :


J'ai beaucoup aimé cette histoire, en grande partie pour sa douceur et son originalité.
Dans le monde fantastique, les selkies ne sont pas encore très exploités, peu souvent représentés, et donc ça fait du bien de sortir un petit peu du registre des loups-garous, sorcières ou autres vampires et démons.
La mythologie qui est ici présentée, même si elle reste très superficielle, est agréable à découvrir.
Les personnages sont tendres et très agréables à fréquenter. Le roman alterne entre les points de vue de Morgan et de Kevin, et ils sont aussi attachants l'un que l'autre. J'ai particulièrement aimé la naïveté et la candeur de Morgan, qui découvre le monde des humains, et est tout en sentiments purs.
Kevin est plus réservé, mais il est pétri de bonnes intentions.

Le livre est léger. Parfois un peu trop. Par exemple, même si on comprend que Kevin a parfois souffert de remarques racistes ou homophobes, ce n'est pas creusé. L'autrice reste parfois un peu en surface, parce que, dans ce cadre, ce n'est pas le plus important du roman.
Tout semble facile pour Kevin : ses parents n'ont aucun souci avec sa bisexualité (et oui, on est d'accord, dans un monde idéal c'est ainsi que cela devrait toujours se passer. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal). Ils vont jusqu'à lui fournir des préservatifs... tout en préférant qu'il ne les utilise pas. Et quand Kevin découvre la véritable identité de Morgan, ce n'est pas un souci non plus pour lui. "ah mon petit copain est magique... Bon, c'est plutôt chouette" et il ne se pose, et ne lui pose, surtout, pas plus de questions. Ces aspects-là m'ont un tout petit peu frustrées.

Mais sinon, je me suis laissée embarquer par cette histoire, à prendre du bon temps en compagnie de ces deux adolescents, à espérer avec eux que tout tourne bien, à m'inquiéter quand des nuages sombres se profilaient à l'horizon. Car oui, il y a des tempêtes aussi dans cette histoire, qui ajoutent un peu de tension bienvenue.

Par ailleurs, un autre détail qui, moi, m'a bien plu : il n'y a pas de scènes trop osées dans le livre. Et ça, j'avoue que c'est assez reposant à lire (je n'ai pas toujours envie de savoir quelle position précise vont prendre les personnages des livres que je lis, pour tout dire, et ce voyeurisme presque obligatoire me fatigue parfois. Ici, ça n'a pas été le cas, ouf).

Bref, un joli petit livre, que je vous conseille pour vous distraire et vous rappeler que l'amour, c'est beau !

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Sur le blog de l'autrice (elle-même bisexuelle et d'origine asiatique, qui a donc dû mettre un peu d'elle-même dans l'ouvrage), vous pourrez même lire des scènes inédites du livre (en anglais, bien sûr)

mercredi 3 octobre 2018

Help me ! Comment le développement personnel n'a pas changé ma vie

J'ai pu lire Help me ! Comment le développement personnel n'a pas changé ma vie de Marianne Power grâce à NetGalley



4ème de couverture

MARIANNE POWER A TESTÉ LES 12 BIBLES DU DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Pour le meilleur ou pour le pire ?

« Ce fameux dimanche, une idée m’est venue. Une idée qui, d’épave dépressive, allait me transformer en femme heureuse et efficace : je n’allais plus simplement lire des ouvrages de développement personnel, j’allais les mettre en pratique. Un livre par mois, suivi à la lettre, pour voir si le développement personnel pouvait réellement changer ma vie. J’allais m’y tenir pendant un an – soit douze ouvrages au total. Et j’allais m’attaquer à mes failles avec méthode : argent, angoisses, poids… Arrivée à la fin de l’année, je serais… parfaite ! »

Mon avis :


J'avoue, je fais partie des gens qui aiment bien lire de temps en temps des ouvrages de développement personnel. Je suis donc rentrée dans cet ouvrage en m'attendant à retrouver les travers de ceux-ci. Pour tout dire, je m'attendais à un livre un peu humoristique parce que suivre les conseils, mois après mois, de différents guides aux méthodes parfois contradictoires, cela pouvait présager des aventures cocasses.
Malheureusement, au bout de quelques chapitres, c'est plus un sentiment de malaise que j'ai ressenti. C'est peut-être lié à mon histoire personnelle, mais de voir cette pauvre femme s'enfoncer et se laisser happer par ces guides comme par des gourous, perdre de plus en plus pied dans sa vie, s'isoler des autres... j'étais loin de trouver ça agréable à lire.
Même les expériences les plus agréables prenaient un goût amer dans la manière dont elle les décrivaient.
Je n'ai pas compris tout de suite que l'autrice avait réellement vécu et expérimenté elle-même tout ce qu'elle raconte, et il en résultait en plus un certain sentiment de répétition.
En fait, ce livre narre la vie d'une personne qui va mal... et qui ne va même pas mieux à la fin du titre. Ce n'est pas un roman, donc il n'y a pas de happy end miraculeux.
Alors, certes, l'ouvrage a au moins le mérite de nous dire que les ouvrages de développement personnel ne vont pas nécessairement changer notre vie. Mais le message est donné de manière tellement dépressive que je ne suis même pas sûre d'avoir envie de l'entendre.

jeudi 27 septembre 2018

Going Wild de Candice Ulrik

J'ai enfin lu Going Wild- Dans la tanière du loup de Candice Ulrik




4ème de couverture


Depuis sa naissance, Stephen lutte contre une maladie incurable. Jusqu’au jour où il est victime d’une mystérieuse agression, qui le laisse contre toute attente en parfaite santé. Enfin, si se transformer en loup peut être appelé une « parfaite santé » ? 

La meute de Jason est en alerte : contrevenant à leur loi, un loup-garou a mordu un humain, faisant de lui l’un des leurs. Le loup en devenir va avoir besoin d’un guide. Bien qu’il n’en ait aucune envie, Jason est désigné. Pour couronner le tout, le nouveau n’est autre que Stephen, le « loser » de son lycée ! 


Mon avis



Ce livre et moi, c'est toute une histoire. J'ai croisé le chemin de Candice Ulrik lors d'un camp nanowrimo, j'ai lu quelques passages de l'histoire de Stephen et Jason sur Wattpad... J'avais déjà aimé mais quand j'ai appris qu'il allait être édité, j'attendais avec impatience de voir la version finale.

C'est maintenant chose faite, et je ne le regrette pas. Pour tout vous dire, j'ai dévoré le livre (je l'ai lu sur une fin d'après-midi !), ce qui est plutôt bon signe.
Quand vous le lirez, vous ferez la connaissance à votre tour de Stephen. Il n'a pas de chance le pauvre, il est bien malade. Jusqu'à ce qu'un loup lui dévore le flan, le transformant à son tour en Loup (avec une majuscule, s'il-vous-plaît).
Ce n'est plus un secret que j'ai un petit faible pour ces petits animaux poilus. Et j'ai beaucoup aimé la façon dont Candice Ulrik les présente ici. Pour deux raisons :

  1.  Son livre est véritablement écrit. Il y a du style, une recherche sur les mots (et pas uniquement des phrases simples avec un verbe, et un complément, point barre)
  2. Elle ne se focalise pas sur la transformation et la vie en loup. C'est leur humanité, leurs sentiments, qui prime.
Alors, certes, on rencontre une meute, un alpha avec un vrai pouvoir de dominance, il y a des griffes, des crocs et la pleine lune. Des différences à cacher, des codes à apprendre pour ce nouveau loup. Du mystère aussi, pour comprendre qui l'a transformé et ce qui lui fait peur. De l'amour (moi je reste fan de certains câlins qui ne sont pas nécessairement ceux attendus par les personnages. Le loup intérieur a toujours raison. Toujours)
Mais c'est avant tout une belle histoire d'humanité. 
J'avoue avoir parfois eu un peu de mal à bien me représenter les personnages secondaires (ils sont décrits, pourtant, c'est de ma faute : je me concentrais sur les principaux. Or, dans une meute, il y a plein de personnes. Mais je pense qu'il y a encore des mystères à éclaircir sur eux, sur la "patte droite" de l'alpha, notamment, ou sur ce qu'il est advenu de la jeune soeur de l'infirmière)

Bref, je crois que vous l'avez compris, j'ai vraiment bien aimé ce titre (et je ne le dis pas pour caresser son autrice dans le sens du poil). Je n'ai qu'un seul reproche : il m'a laissée frustrée. À quand la suite ?



A un cheveu de Lise Syven

J'ai lu À un cheveu de Lise Syven



4ème de couverture

L’amour et la popularité, ça ne tient parfois qu’à un cheveu…

En terminale dans un lycée parisien, Matthéo était un garçon tout à fait ordinaire… jusqu’à ce que la calvitie s’installe et le transforme en sosie de Michel Blanc, la moustache en moins. Depuis, sa vie est un enfer. Non content d’être la bête noire du lycée, Matthéo a perdu tout espoir d’attirer l’attention de la belle Suraya.
Résolue à l'aider, sa cousine le force à essayer un postiche, et, là, c’est la transformation : il est carrément craquant !

Pourtant, pas question de porter ses nouveaux cheveux au lycée : en attendant d’être à la fac, dans une ville où on ne le connaît pas, il en profitera pendant le weekend. C'est décidé : il se fait passer pour Paul, le cousin de Matthéo le loser. Peut-être que lui saura plaire à Suraya…

Mon avis



J'avais suivi les annonces de Lise Syven sur Twitter et sur Instagram (oui, même les deux versions de la couverture !) et j'étais curieuse de découvrir ce titre qui sortait un peu l'autrice de sa zone de confort. Je n'ai pas été déçue du voyage.
On y suit donc Matthéo qui, le pauvre, est atteint de calvitie précoce. J'imagine trop bien, en notre époque où l'apparence compte tellement, à quel point ce genre d'événement peut être un drame pour un adolescent. Et Lise Syven parvient parfaitement à transmettre ce sentiment.
L'histoire tourne autour de ce fait. Elle pourrait parler d'acceptation de soi, elle ne s'arrête pas là. Des sujets comme le mensonge, la duperie, les soucis d'identité, la famille, mais aussi des thématiques LGBT+ sont abordés. Le tout sans jamais trop se prendre au sérieux : on n'est pas là pour se faire des cheveux blancs mais pour passer un bon moment.
Et c'est bien ce qui se passe en compagnie de Matthéo, qui passe des heures sur son jeu vidéo à tel point que l'on s'inquiète avec lui pour ses missions, qui se réveille très en forme le matin (dans tous les sens du terme), dont le cœur balance entre deux filles, qui a une famille adorable dans son genre, qui veut bien faire mais ne sait pas toujours comment s'y prendre... Il est tellement réaliste ce Matthéo, tellement dans son époque, qu'à aucune minute il ne sonne faux. Et c'est là un véritable travail de force de l'autrice, parce que j'aurais jamais imaginé certains détails (non, mais vraiment, les jeunes, vous faites toutes ces choses-là ?) mais qu'ils sont véridiques.
Je me suis laissée happer par cette histoire, tout en douceur, et je me suis prise au jeu. D'autant qu'il y a des pointes d'humour dans le texte.
L'histoire m'a emportée... et m'a déposée, un peu abruptement, à la fin. Parce que c'est surtout d'une tranche de vie dont il s'agit et que la vie ne saurait pas se résumer en quelques chapitres. Il restera toujours des pages à écrire en plus...
Ne coupons pas les cheveux en quatre (oui, j'ai envie de filer la métaphore, c'est presque trop facile sur ce sujet) : ce livre est distrayant, léger, agréable à lire. Si vous avez envie d'une lecture sérieuse et profonde, ce n'est peut-être pas celui que je vous conseillerai. Sinon, prenez un après-midi de détente en compagnie de Matthéo, vous ne le regretterez pas.

Et quelques citations pour la route...


Les gens sont bizarres. Pourquoi sont-ils incapables d'accepter les différences ? De voir un être humain au lieu d'un problème de cheveux, de poids, de handicap ?

Super conseil. Dommage que j'ai la volonté d'une chaussette sale coincée entre les coussins du canapé. 

mardi 25 septembre 2018

L'hôtel invisible

Je peux enfin chroniquer l'Hôtel invisible de Sean Easley



4ème de couverture


Tournez la clé... et découvrez votre destination ! 
Poursuivi par un mal mystérieux, le père de Cameron et Cassia les a confiés par un soir d'hiver à leur grand-mère, avant de disparaître de la surface de la terre. Pour tout héritage, il ne leur a laissé que deux énigmatiques pièces de bois aux inscriptions presque effacées. Mais, depuis qu'il a douze ans, le jeune Cameron fait des rêves étranges... Jusqu'au jour où, dans le centre commercial de son quartier, derrière la porte vitrée d'un petit magasin, il tombe sur un immense hall d'hôtel. Là, au milieu des chandeliers, du marbre et des somptueuses boiseries trône l'inscription : " Découvrez votre destination ! "

Le personnel de l'établissement n'en revient pas : d'habitude, on ne pénètre dans ce lieu magique que sur invitation ! Et surtout, oser s'y aventurer a toujours, toujours un prix... Car chacune de ses portes s'ouvre sur un pays différent. D'une salle à manger en Inde, on passe à un couloir de sous-marin au beau milieu de l'océan ou à une chambre avec vue sur la Grande Muraille de Chine ! Seule explication à la découverte de Cam ? La pièce pendue à son cou, qui semble mystérieusement liée à cet endroit... Se pourrait-il que son père y ait travaillé autrefois ? Mais le doute s'empare vite du garçon : chariots et plateaux qui se déplacent tout seuls, couloirs sombres se modifiant à volonté, passages secrets nichés dans les caves de l'établissement... L'hôtel, doué de conscience, serait-il maléfique ?

Portes qui s'ouvrent sur les pyramides ou la forêt amazonienne, batailles à coups de plumeaux enchantés, animaux de pierre capables de s'éveiller à la vie... Une multitude de surprises attendent le jeune visiteur dans ce lieu aussi fabuleux qu'inquiétant. C'est avec une gourmandise évidente que Sean Easley imagine l'irruption en fanfare de la magie au beau milieu du quotidien. Une nouvelle série à découvrir d'urgence ! 

Mon avis


J'avais eu l'occasion de lire ce livre en anglais, et je l'avais déjà beaucoup apprécié.

Le roman contient de nombreux rebondissements. Tout comme le personnage principal, on se demande sans cesse qui sont les bons et qui sont les méchants, ou à qui accorder sa confiance. Et, comme lui, on est parfois surpris par certains revirements. 
C’est d’autant plus intéressant que certains personnages ne sont pas d’un seul tenant, comme Nico, qui n’est ni foncièrement mauvais ni totalement fiable. Il y a de la richesse dans leur construction, comme dans celle du scénario. Il est impossible de deviner la fin dès le début, et cela maintient l’intérêt tout au long de la lecture.
Le lieu principal, l’hôtel, ressemble à un énorme labyrinthe plein de secrets. On aurait bien envie de le visiter à notre tour. 
Son fonctionnement est riche, avec sa manière de décider qui est digne d’y entrer, ses statues qui s’animent, ses charnières qui ouvrent sur des passages magiques, ses trous dans la réalité qui se tordent parfois à la manière de trous noirs… Et ses personnages aussi, comme la domestique en chef (qui porte le nom de Jeanne d’Arc et se comporte surtout comme une guerrière). On sent que l’auteur a passé du temps sur sa construction, pour en faire un lieu dense et vivant. Et il va certainement faire rêver tous les amateurs de voyage et de contrées lointaines.

Il y a aussi de beaux messages dans le livre. Sur la famille, que l’on peut choisir et construire, et qui ne dépend pas uniquement des liens du sang. Sur le handicap (Cass passe son temps à dire qu’elle n’a pas besoin d’être « réparée »). Sur le pardon aussi.

On voit le personnage grandir et affronter ses craintes. Le petit garçon sans cesse effrayé du début, inquiet de tout, devient un jeune homme plus confiant et qui ose agir. Sans que la transition n’apparaisse forcée (même si l’échange de sang avec Nico l’y aide un peu !).

Les adultes apparaissent comme des figures tutélaires, qui ont des réponses, mais ce sont les enfants qui agissent tout du long, dans la tradition du roman jeunesse. Le seul personnage adulte qui reste un peu trop dans l’ombre est la grand-mère du héros, qui est presque inexistante alors qu’elle l’a élevé pendant des années. Elle est réintroduite à la fin de l’histoire, mais de manière très superficielle.

Entre l’aventure, les personnages forts (tous les jeunes présentés ont leur personnalité), la magie et les rebondissements, ce roman mérite que vous vous y intéressiez. 

Amis Imaginaires

J'ai lu AI Amis Imaginaires de Betty Piccioli



4ème de couverture


14 millions d’amis ont envahi le monde, pour votre plus grand bonheur  !

Il y a sept ans, les amis imaginaires des enfants se sont soudain matérialisés dans le monde réel, sur toute la planète. Elena, douze ans, vit depuis lors une existence paisible avec ses parents et son A.I. John, un lion dandy qui s’est parfaitement intégré dans la société. Mais un jour, aussi mystérieusement que sont apparus les A.I., des vagues d’enfants se mettent à disparaître. Elena et John décident aussitôt de mener l’enquête, une enquête qui va les amener à déjouer des pièges mortels, à pirater des systèmes informatiques et à affronter des individus tout droit sortis de mauvais rêves…

Mon avis :


J'avais hâte de lire ce livre. Peut-être parce que j'avais suivi les débuts de celui-ci sur un petit forum plein de grenouilles et que j'étais impatiente de le voir en vrai, et en entier.
Donc quand il est sorti, je me suis précipitée pour l'acheter (enfin presque... j'habite à la campagne, il a fallu que j'aille jusqu'en ville pour le trouver, parce que je n'avais pas envie de le commander via certains sites marchands).
Et quand je suis enfin revenue avec, ma fille a foncé dessus "oh la couverture est trop jolie." et "oh, le résumé a l'air trop bien". Résultat, j'ai dû attendre qu'elle le finisse avant de pouvoir (enfin !) le commencer.
Cela dit, son écho me convainquait déjà que j'étais sur une bonne piste, puisqu'elle a adoré, était déçue qu'il soit déjà fini et qu'elle, qui ne lisait quasiment plus que des BD depuis deux ans, s'est remise à lire des romans depuis. (je n'ai rien contre les BD, au contraire, mais c'est juste pour montrer que ce livre a provoqué un déclic pour elle)
Et donc, enfin, je tiens en main l'histoire de Darling et de John, du Capitaine Light Crusher et des autres...
Et j'ai adoré ces personnages. John est terriblement attachant. C'est un livre jeunesse, qui se lit donc très vite, qui ne va pas dans les détails. Parfois, j'aurais eu envie, personnellement, d'un peu plus de consistance (mince, je grandirais donc ? j'ai plus que 9 ans pour de bon ? ), mais ce qui est certain, c'est que je ne me suis pas ennuyée à la lecture.
Le passage d'un narrateur à l'autre à chaque chapitre se fait très bien, l'histoire est prenante. Je n'ai pas vraiment eu de surprises et de "oh, ça je ne l'avais pas vu venir" à la lecture, mais de un, j'avais déjà découvert pas mal d'éléments quand ce roman n'était encore qu'un premier jet et, de deux, je pense que des jeunes lecteurs se feront beaucoup plus facilement attraper que moi.
Et puis, ce livre donne envie de prendre soin des gens qu'on a autour de nous, les nouveaux autant que ceux qui restent là quoi qu'on arrive et qu'on a tendance à oublier.
Alors, mettez un beau chapeau haut de forme et installez-vous confortablement pour le lire !

jeudi 20 septembre 2018

La Montagne noire

Un petit livre court pour fêter la rentrée ? Voici La Montagne noire de Maria Jalibert.


4ème de couverture


Discret et rêveur, Rémi se sent à l’écart dans la colo où il passe l’été. À tel point que lors d’un pique-nique dans la Montagne Noire, il est oublié par le groupe. Difficile de ne pas se laisser submerger par la peur, seul et perdu au cœur d’une forêt pleine de mystères !

Mon avis


Un jour de fatigue, l'envie d'une lecture rapide... et voilà comment j'ai commencé La Montagne noire.
Le livre est destiné aux jeunes lecteurs, et il ne se perd pas dans des détails inutiles. L'histoire commence très vite et avance tout aussi vite. Les chapitres s'enchaînent sans que l'on aie le temps de les voir passer. Je suis arrivée à la fin en me disant "oh, déjà ?"
Ce petit Rémi va passer des vacances mémorables. Il y a beaucoup de mystère dans ce court ouvrage, où la plupart des événements restent suggérés. Il a un peu des allures de conte, il laisse travailler l'imagination et peu importe si plein de choses n'y sont pas crédibles. L'important, finalement, c'est que l'on se sente bien dans cette clairière au milieu de la montagne noire et que, comme Rémi, on aurait volontiers pu s'y perdre.
J'ai beaucoup aimé aussi les petits dessins à chaque début de chapitre, dans la même tonalité que la couverture.
C'est un roman à mettre entre les mains de jeunes lecteurs qui n'aiment pas trop lire, pour leur rappeler qu'un livre, c'est avant tout une évasion, et que parfois cette évasion passe trop vite.

et parce que je les ai bien aimés, je vous dis que les dessins sont de Anne Laval

Miss Jane

Grâce à Netgalley, j'ai pu lire Miss Jane de Brad Watson, traduit par Marc Amfreville 


4ème de couverture :


Jane Chisolm vient au monde en 1915, dans une petite ferme du Mississippi. Quelques instants après sa naissance, le Dr Thompson saisit un carnet et commence à prendre des notes. Jane est née avec une malformation  : un handicap qu’elle devra surmonter sa vie durant.
Les premières années à la ferme, au milieu d’une nature éblouissante, sont joyeuses et innocentes. Ce n’est qu’à l’approche de ses six ans que la petite Jane prend conscience de sa singularité. Mais sa soif d’apprendre est plus forte que les réticences de ses proches. Elle entre à l’école, se plonge dans les livres. Puis arrive l’adolescence et le Dr Thompson devient son principal confident, y compris lorsque celle-ci tombe amoureuse…
Miss Jane est un grand roman de formation et d’émancipation. Une histoire de désir, d’espoir et de courage portée par une langue sensuelle. Malgré la différence, elle franchit chaque étape de sa vie avec une force et une poésie qui lui permettent de poursuivre sa quête insatiable du bonheur, dans cette Amérique rurale que le xxe siècle est en train de bouleverser.



Mon avis

Il y a des titres que l'on découvre plus par curiosité qu'autre chose. C'est le cas de Miss Jane, dont le résumé m'avait intrigué.
J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire, sans doute parce que l'auteur introduit une certaine distance avec son personnage au début, qu'on a parfois du mal à comprendre immédiatement sur qui se focalise le livre.
Et puis je me suis attachée à cette gamine, intelligente, douée, déterminée... J'ai eu envie de la défendre, de me battre à ses côtés, de l'aider à grandir et à développer son potentiel.
Toute la partie de l'enfance, puis de l'adolescence est très bien menée. Même si parfois l'âge réel du personnage ne correspond pas à ses réactions, on comprend que cela fait partie de sa singularité.
Le récit accuse cependant une perte de régime lorsque Jane atteint l'âge adulte, peut-être parce qu'elle ne cherche plus vraiment à relever des défis. Il y a moins d'enjeu, et ces derniers continuent à s'effilocher jusqu'à la fin.
En même temps, cela correspond plutôt bien à la description d'une vie : au début pleine d'énergie et de promesses, puis avec des chemins que l'on n'emprunte pas et qui disparaissent... Parce que ce roman est avant tout un récit de vie, une description d'une ville rurale, d'une famille dans cette ville. Avec un personnage fort, puissant, mais dont les interactions avec ceux qui la croisent sont aussi importantes que ce qu'elle ressent.
J'ai apprécié ma lecture, le style est assez plaisant une fois que l'on s'y est habitué. Et j'en ressors pourtant avec une certaine frustration, l'envie que toute cette flamboyance du début ne s'éteigne pas. Il y a peut-être un message général à retenir de ce sentiment...

Juste pour le plaisir, je vous montre la couverture de la VO, qui est très inspirante (il faut avoir lu le livre pour la comprendre mais j'aime beaucoup son dessin, pas vous ?).

jeudi 6 septembre 2018

Ton année parfaite

Avec un titre aussi prometteur que Ton année parfaite, le livre de Charlotte Lucas ne pouvait que retenir mon attention.



4ème de couverture


Et si, pour reprendre goût à la vie, vous remettiez votre destin aux mains d'un inconnu ? 
Jonathan, la quarantaine, divorcé, s'enferme dans son train-train quotidien. Hannah, au contraire, éternelle optimiste, profite de chaque instant et ne tient pas une minute en place. Mais ce premier janvier chamboule tout pour eux.
Jonathan trouve sur son vélo un mystérieux agenda rempli d'étranges invitations : marcher pieds nus dans l'herbe, dormir à la belle étoile, manger des gâteaux jusqu'à en avoir mal au cœur... S'il considère ces activités comme plus extravagantes les unes que les autres, il finit par se prendre au jeu, curieux de voir ce qui se passera. En quelques mois, il est changé. Se pourrait-il qu'il soit heureux ? Son conjoint ayant disparu, Hannah, elle, est plus perdue que jamais.
Jonathan ignore cependant qui est l'auteur de ces pages et qu'il s'agit là d'une ultime déclaration d'amour, une déclaration à laquelle Hannah n'est peut-être pas étrangère.

Mon avis :


Ce roman est beaucoup plus surprenant que sa couverture ne le laisse deviner.
Alors que le premier chapitre m'a laissé croire que j'allais suivre le parcours initiatique d'un vieux ronchon qui allait découvrir le bonheur, le deuxième chapitre a complètement modifié la donne. Parce que, d'un coup, le personnage principal devenait une jeune femme dynamique, souriante, amoureuse, qui montait sa boîte et était bien partie pour réussir.
Et le livre suit en parallèle leurs deux aventures.
Le vieux ronchon, finalement, n'est pas si âgé. Une quarantaine d'années à tout casser, même s'il mène l'existence trop routinière d'un bonhomme blasé. Un homme qui veut que tout soit bien rangé, bien cadré, qui envoie des lettres au journal de sa ville pour se plaindre quand quelque chose l'énerve. Mais un homme qui découvre un agenda qui va le mener de surprise en surprise et lui apprendre qu'il a le droit de sortir du cadre de sa petite vie. Et que, même, ce pourrait être bien.
Quant à la jeune femme pleine d'énergie, elle va découvrir si, oui ou non, son amoureux va la demander en mariage. Mais son parcours à elle réserve beaucoup plus de surprise que celui du personnage masculin, et je ne veux pas trop vous en dire. Sachez juste que son aventure casse les codes du genre dans les romans feel good, et que ça aussi ça fait du bien parfois.
Je crois que je n'attendais pas grand chose du titre au départ. Et c'est sans doute pour cela qu'il m'a autant plu au final. Parce que je me suis laissée porter par ces parcours parallèles, en me demandant, évidemment, quand ils allaient se croiser (et certaines scènes sont dignes de films romantiques contrariés, ces moments où on a envie de tourner de force la tête des personnages pour les obliger à regarder au bon endroit ou les faire patienter trois minutes de plus !)
Le style est léger et facile à lire, il y a peu de descriptions, pas de temps morts.
C'est une lecture légère, certes, avec des phrases comme
Se faire des soucis, c'est comme un fauteuil à bascule. Ça occupe, mais on fait du surplace.
ou
Parfois, c'est la déraison qui est raisonnable. 
Soit des phrases qui sont jolies et qui font plaisir à lire.
Mais aussi avec des passages plus sombres, qui apportent un contrepoids bien agréable à ce type de lecture.